Ces mouvements migratoires qui interrogent ?

Ces mouvements migratoires qui interrogent ?

Traversant tous les continents et toutes les périodes de l’histoire depuis des millénaires, le phénomène des mouvements migratoires est l’une des caractéristiques les plus permanentes des sociétés humaines. 

Les raisons qui poussent les personnes à se déplacer, à l’intérieur ou à l’extérieur des espaces géographiques, de façons saisonnière, provisoire ou définitive, sont toujours de la même origine : persécutions de toutes natures, conflits, idéaux religieux, expansion démographique, pénurie alimentaire, modification de l’écosystème local, et il est à noter que ces dernières années, les facteurs de migrations se sont multipliés et régionalisés.

Si aujourd’hui l’accent est souvent mis, dans les pays du Nord de la planète, sur une immigration de réfugiés politiques ou économiques, en provenance des pays du Sud, il ne rend compte ni de la complexité́ des migrations internationales dans le monde contemporain, ni de la réalité́ des déplacements. 

En fait, dans un contexte de mondialisation des échanges (pour l’instant), où des biens et services circulent de plus en plus librement, les restrictions imposées aux migrations des personnes posent tout de même un sacré problème éthique.

Ce que l’on peut subodorer, c’est que les tentatives, des pays du Nord en particulier, pour décourager les immigrants potentiels risques d’être vouées à l’échec, car l’immensité́ des besoins et les crises récurrentes dans certaines régions de forte émigration continueront encore longtemps de susciter des départs, quel qu’en soit le prix pour les populations candidates. 

Seule une réduction progressive des déséquilibres et des inégalités mondiales pourrait réduire les migrations contraintes et éventuellement les migrations spontanées. Mais les pays du Nord sont-t-ils prêts à aider efficacement ceux du Sud ? Là est la question ! Aujourd’hui, il convient d’analyser dans un contexte de crise politique, d’érosion des solidarités, d’une exacerbation des identités particulières et d’un retour certain à la stigmatisation de « l’Autre », sous couvert d’une politique qui se veut renouvelée d’intégration et de gestion des frontières.

Une réflexion sérieuse sur mondialisation et citoyenneté́ est nécessaire surtout, dans une période où en France et en Europe la société balance entre crise et utopie. Notre société́ doit se donner ou redonner les moyens de répondre, avec réalisme, souplesse et sans rupture, aux aspirations d’intégrations de toutes les composantes de notre pays qui y vivent.

Cela pose entre autres, la question de la lutte contre les discriminations, le racisme... Gros travail !Tout bien réfléchi, l’un des grands dangers du XXIe siècle est lié d’un côté́ aux déracinements provoqués par la globalisation économique et de l’autre côté́ au développement des replis identitaires sous toutes ses formes. Sans parler du climat dont on commence à voir les effets du réchauffement !Alain CARLE